Le trajet sur la carte parait simple: traverser la frontière chilienne a Futaleufu jusqu'au port de Chaiten d'où part un ferry pour le sud de Chiloe.
Mais la tragique éruption du volcan Chaiten a dévasté la région en 2008 et même à Futaleufu, où nombre d'habitants de la ville de Chaiten se sont réfugiés, on ne récolte que des infos contradictoires: Peut-on accéder à Chaiten? Quel jour part le ferry ? Part-il toujours de Chaiten?
Le volcan est toujours actif et le vendeur d'empanadas se plaint que de la cendre arrive encore jusqu'à Futaleufu et même Esquel, et se dépose sans répit sur les vitres des voitures et dans les poumons des habitants.
On finit par trouver un bureau de Naviera, l'agence de ferry, qui nous confirme que les bateaux partent toujours de Chaiten et nous indique le bus pour nous y rendre. On ne fera que traverser Chaiten, mais le spectacle désolant de ses rues désertes et grises de cendre en contraste avec Futaleufu si vert et vivant nous donne une idée de la puissance de l'éruption.

On s'installe au coeur de l'île, à Castro la mignonne, avec ses pécheurs et ses baraques multicolores sur pilotis. Malgré tout ce qu'on peut dire sur le climat chilote, le soleil ne nous fera pas défaut.
Notre route croise celle de Jesus, un mexicain ayant étudié à Rennes, ainsi que Vanessa et ses collègues reporter, des chilotes pures souches qui vont nous initier à la vie nocturne locale et sa boisson phare: le délicieux pisco sour.
De fil en aiguille, le sujet dérive sur un évènement unique, exceptionnel, immanquable: une tiradura de casa (voir prochain post)
C'est avec regret que nous quittons Chiloé et reprenons notre route vers le sud en ferry jusqu'à Puerto Chacabuco, ou nous arriverons avec 24h de retard pour cause de mauvais temps.


Dans les villages, les rues sont vides et une odeur persistante de feu de bois nous poursuit - on met un certain temps à comprendre que ca vient des poêles à bois. Les chambres par contre ne sont jamais chauffées et on dort avec un bonnet. Les locaux nous paraissent à première vue à l'image de leur climat: rude et pas très chaleureux.... mais ils poussent au respect à vivre dans des contrés si reculés.