29 janv. 2010

L´île de Chiloé et la patagonie Chilienne

Prochaine destination: l'île de Chiloe au Chili.
Le trajet sur la carte parait simple: traverser la frontière chilienne a Futaleufu jusqu'au port de Chaiten d'où part un ferry pour le sud de Chiloe.
Mais la tragique éruption du volcan Chaiten a dévasté la région en 2008 et même à Futaleufu, où nombre d'habitants de la ville de Chaiten se sont réfugiés, on ne récolte que des infos contradictoires: Peut-on accéder à Chaiten? Quel jour part le ferry ? Part-il toujours de Chaiten?
Le volcan est toujours actif et le vendeur d'empanadas se plaint que de la cendre arrive encore jusqu'à Futaleufu et même Esquel, et se dépose sans répit sur les vitres des voitures et dans les poumons des habitants.
 On finit par trouver un bureau de Naviera, l'agence de ferry, qui nous confirme que les bateaux partent toujours de Chaiten et nous indique le bus pour nous y rendre. On ne fera que traverser Chaiten, mais le spectacle désolant de ses rues désertes et grises de cendre en contraste avec Futaleufu si vert et vivant nous donne une idée de la puissance de l'éruption.
Son statut d'île confère à Chiloe un caractère un peu à part: tournée vers un océan pas si pacifique, débordante d'une nature verdoyante arrosée presque constamment de pluie, fière de ses traditions et de sa beauté, terre la plus à l'ouest du pays, elle a décidément comme un air de Bretagne !
On s'installe au coeur de l'île, à Castro la mignonne, avec ses pécheurs et ses baraques multicolores sur pilotis. Malgré tout ce qu'on peut dire sur le climat chilote, le soleil ne nous fera pas défaut.

Notre route croise celle de Jesus, un mexicain ayant étudié à Rennes, ainsi que Vanessa et ses collègues reporter, des chilotes pures souches qui vont nous initier à la vie nocturne locale et sa boisson phare: le délicieux pisco sour.
De fil en aiguille, le sujet dérive sur un évènement unique, exceptionnel, immanquable: une tiradura de casa (voir prochain post)


C'est avec regret que nous quittons Chiloé et reprenons notre route vers le sud en ferry jusqu'à Puerto Chacabuco, ou nous arriverons avec 24h de retard pour cause de mauvais temps.

La fameuse Carretera Austral est une route non goudronnée qui s'enfonce dans les fjords chiliens et qu'empruntent de trop rares bus reliant quelques villages perdus aux noms parfois évocateurs comme Puerto Rio Tranquilo ou Puerto Bertrand. Cette unique et récente route taillée dans la montagne est le seul lien terrestre avec le nord du pays. Elle traverse un relief accidenté et une nature compliqué, similaire à celle de la Norvège. A la différence près que les chiliens ne sont pas assis sur l'énorme gisement de pétrole qui a permis à la Norvège de s'offrir une infrastructure très développée.

Un climat particulièrement venté, humide et glacial (même en été) englue de boue les vitres, mais quand le soleil sort et dévoile ces paysages sauvages et grandioses: fjords escarpés, lacs turquoises, forêts verdoyantes, glaciers et sommets enneigés, c'est tout simplement magique !
Dans les villages, les rues sont vides et une odeur persistante de feu de bois nous poursuit - on met un certain temps à comprendre que ca vient des poêles à bois. Les chambres par contre ne sont jamais chauffées et on dort avec un bonnet. Les locaux nous paraissent à première vue à l'image de leur climat: rude et pas très chaleureux.... mais ils poussent au respect à vivre dans des contrés si reculés.

25 janv. 2010

Des lacs, en veux tu en voilà!

C'est à vélo qu'on décide de visiter la région des lacs côté argentin en suivant la fameuse ruta de los siete lagos de San Martin de los Andes à Villa la Angostura. Une piste un peu trop poussiéreuse à notre goût relie des lacs plus cristallins les uns que les autres. Changement radical dès notre arrivée: il fait frais et ca fait du bien ! Le vélo et la tente nous offrent une grande autonomie et une sensation encore plus forte de liberté. 
Presque tous les vacanciers que l'on croise pendant ces quelques jours sont des étudiants de Buenos Aires. Étudiant ou pas, les argentins sont manifestement des pros du camping et du barbecue, et ont le contact facile. Grâce à leur conseils avisés, notre premier asado est une réussite :)

Prochaine escale: le parque de los Alerces. On savoure le confort relatif du bus en dépassant les cyclistes dans un nuage de poussière. Chacun son tour! La saison touristique bat son plein et les campings du parc sont complets. On négocie ferme pour pouvoir planter notre tente.
Le paysage? Des lacs limpides, entourés de forêts verdoyantes et de glaciers étincelants, ainsi que quelques arbres millénaires rescapés. Ces alerces sur-protégés, après avoir été exploités jusqu'à presque disparition, donnent lieu à un juteux business touristique. Il n'empêche que le parc est magnifique et les discussions autour d'un asado le soir avec Nicolas et Emiliano, nos voisins de tente, ponctuent joyeusement chaque journée de rando.
Comme la plupart des argentins que l'on a rencontré, leur connaissance poussée de l'économie, la politique et l'histoire de leur pays est assez surprenante. L'instabilité de ces dernières décennies en est probablement une des raisons: la sanglante dictature des années 70-80 et la guerre des Malouines, l'hyper-inflation de la fin des années 80, la parité et l'ultra-libéralisme des années 90 et finalement la dévaluation de 2001. Pour finir sur une note positive, la situation a quand même l'air de s'améliorer et le pays semble avoir retrouvé une certaine stabilité.

Les PHOTOS / le diapo de la région des lacs

12 janv. 2010

11 janv. 2010

En las Calles de Buenos Aires... (dec 09 - jan 10)

Buenos Aires est totalement différente de ce qu'on a vu ces derniers mois en Colombie, Amazonie ou Paraguay. 

A première vue, le centre ville ressemble à s'y méprendre à un mélange de capitales occidentales à tel point qu'on en oublie parfois qu'on est en Amérique du sud: des grands boulevards de type haussmanien, des cafés, des parcs, un port aux airs de city londonienne; même le Congreso parait être une copie du Capitole. On y devine un passé très riche, alors que le pays alterne crises économique et politique depuis plusieurs dizaine d'années.
Il émane cependant de cette ville une atmosphère unique qui la rend particulièrement séduisante. Est ce le bagout des argentins, l'odeur des asados, les plaques commémoratives et autres tags preuve de son histoire récente mouvementée, les clims pleuvant sur les passants obligés de slalomer entre les gouttes, la chaleur de noël ?








Le metro de la ligne A, tout en bois:


Les porteños se sont enfuis à la playa ou dans les Andes pour les vacances d'été. Les rues sont vides, certains magasins fermés: ce qui donne une fausse impression de ville tranquille. Seules les quelques rues touristiques du quartier de La Boca ne désemplissent pas.
Considéré auparavant comme une danse de vieux, au même rang que la valse, le tango y est re-devenu à la mode depuis une dizaine d'années, suite à un engouement venant de l'étranger.


Sorti des bas-fonds des quartiers populaires de Buenos Aires, le tango se donne maintenant en spectacle dans les bars huppés des quartiers dorés: 


On découvre le fameux bœuf argentin et retrouve, après l'éternel riz - haricots rouges - poulet des pays précédents, une grande diversité de cuisine avec délice. Dommage que les fruits tropicaux aient par contre disparu.

Avant même de les avoir rencontré, nous sommes invité à passer noël chez la famille de Roberto et Valeria, grâce à Laura et Sebastian, nos amis de Barcelone. Belle démonstration de l'hospitalité des argentins et surtout un magnifique cadeau de noël.
C'est comme ca qu'on réveillonne dans le jardin d'une villa de Temperley, en banlieue sud de Buenos Aires,  dans une ambiance chaleureuse, rafraichissant nos verres de vin avec des glaçons. A minuit, tout le monde sort les pétards et monte sur le toit lancer les ballons de feu, avant d'ouvrir les cadeaux.

A Tigre (au nord de BA), dans les méandres du delta du Rio Parana:

2 janv. 2010

Feliz año nuevo !

Notre 1er jour de l'an sous l'équateur :) il fait chaud et le soleil pointe au nord. On est plus exactement à Buenos Aires, la Paname du sud, où après avoir pas mal baroudé, on se sent un peu comme à la maison et on en profite pour mettre à jour le blog.

On vous souhaite à tous une excellente année!

Un abrazo muy fuerte a todos.
Bertrand et Christel
--
"Es tan corto nuestro paso por este planeta que es una pésima idea no gozar cada paso y cada instante, con el favor de una mente que no tiene limites y un corazón que puede amar mucho más de lo que suponemos." Facundo Cabral